lundi 26 décembre 2011

Noël ?

Toute fête, expression de la tradition, est une provocation multiple ; elle nous force à nous situer, nous, les êtres « modernes ! ».




  • Noël, une provocation à croire en la force de la vie, au centre de la «mort /mutation» hiver. Reprendre la marche vers le soleil, la lumière, après ce passage du solstice. Rythme des saisons de la vie : après les récoltes et les semailles la descente dans les enfantements de la terre, c’est le moment hiver, hivernation de la méditation et des choix. Le soleil remonte : nous repartons vers le printemps, l’efflorescence et l’explosion de nos vies. 
    • Je crois en la force de la Vie 

  • Noël, une provocation à croire en l’efficience des symboles, des contes, du rêve, renouer avec les traditions qui donnent sens à nos vies au delà des consommations. Mais pour renouer ne serait-ce qu’avec cette légende du Père Noël, il nous faut sortir nos enfants et notre enfant en nous de l’esclavage de la conformité, de l’esclavage de nos bambins rois, dictateurs au centre de nos vies, (notre gamin - tyran intérieur et nos enfants et petits enfants extérieurs, (enfants ne veut pas nécessairement dire enfant par l'âge, mais bp d'adultes sont encore des gamins) gamins prétextes à nos lâchetés, alors qu’ils devraient nous pousser à nous réaliser être humains, vrai cadeau à nous faire,  leur faire un réel homme/femme père et une réelle femme/homme mère. Or dans cette célébration des Noëls actuels nous révélons souvent notre état d’esclave, la bêtise des manipulés de la consommation et du conformisme que nous sommes devenus : combien j’entends de personnes qui disent qu’ils trouvent qu’il y a trop de cadeaux, que l’on passe son temps à ouvrir et à s’extasier bêtement, souvent hypocritement devant les mômes qui défont leur amoncellement de cadeaux, indécence face aux pauvretés, misères de la plupart des personnes du monde. Mais ceux qui se plaignent de cela alors pourquoi continuent-ils à faire des cadeaux ? ou alors choisir de faire des cadeaux censés et limités et non des cadeaux parce qu’il faut : je ne fais plus de cadeaux objets dans ces circonstances. Ce n’est pas aisé, ce n’est pas bien vu, surtout si vous êtes le seul qui ne donne pas de « choses »: je donne de mon temps, de mon engagement, et de ma disponibilité vraie à l’autre. Certes quand mes enfants étaient jeunes, ils étaient aussi inondés de cadeaux, comment l’empêcher mais le jour de Noël nous allions dans un Hôpital. Nous demandions à voir les "oubliés" et nous leur rendions visite. Mes enfants leur offraient leurs bonbons et sucreries... symboles d' une parole échangée. 
    • Je crois en l’importance des symboles qui nous relient à la vie et j’ai le projet que je réaliserai de faire vivre des Noëls , enracinés dans la tradition, avec recueillement et plongée dans le sens réel et véridique de ce Noël.

  • Noël, une provocation à écouter un message et un engagement vers la liberté responsable par cet homme Jésus dont nous fêtons la naissance aujourd’hui, cet homme né en Palestine et dont nous avons des traces historiques. Il deviendra ce prophète, ce prêcheur, ce trouble fête qui nous laissera un message pour nous réaliser humain et un exemple de vie qui inspirera de nombreuses personnes. je dois devenir cet homme libre, à condition de ne pas m’aliéner à ce Jésus à travers une église qui me mettrait à genoux. 
    • Je crois en l’importance de rencontres et de compagnonnages forts et vrais dans la vie. 

  • Noël Provocation à se situer face au message de l’église, dogme résumé par ce chant traditionnel « minuit chrétien »: "Minuit, chrétiens, c'est l'heure solennelle, où l'Homme-Dieu descendit jusqu'à nous pour effacer la tache originelle et de Son Père arrêter le courroux."    Effacer la tache originelle ? il n’y a pas de tache originelle… il y a un paradoxe dans lequel nous sommes mis pour grandir, et il n’y a surtout pas ce Dieu courroucé… face à cette église là et à cette image de Dieu, une fois de plus je dis mon désaccord, appuyé sur plus de 40 ans de pratique religieuse. 
    • Je crois en la conscience de l’homme et autonomie de l’homme qui fait le tri de tout ce qu’on lui a inculqué, son tri, son choix, sa responsabilité. 

  • Noël provocation à laisser naître en nous le fils de la vie.  Cette marche vers la vie est symbolisée par la naissance d'un enfant né d'une vierge! Dans de nombreuses cultures, traditions dans le monde, contes de fée et légendes, un enfant naît d'une vierge. Certes, depuis longtemps, je n'ai pas pris cette affirmation sur le plan événementiel, là encore il s'agit d'un symbole à interpréter et à comprendre. Sur le plan biologique, il est clair qu'un enfant né d'un viol, qu'un enfant né d'une jouissance et qu'un enfant né d'un choix d'amour n'ont pas les mêmes "départs". Et ce symbole de la vierge donnant naissance à un fils indique qu'il est possible sur cette terre de créer dans une démarche d'amour et d'exigence. Cette réalité au delà des apparences est d'ailleurs depuis de nombreux siècles rappelée tous les jours 3 fois. Car dans notre culture, au son des cloches, tous s'arrêtaient pour prier l'angélus. "L'ange de la Vie apporta l'annonce à Marie et elle conçut du St Esprit..... et le Verbe s'est fait chair". Au delà d'une appréhension littérale, cette prière que j'aime réciter, moment de pause dans nos vies bouffées, me rappelle que la Vie apporte ces provocations qui à condition de les saisir et recevoir avec conscience, Esprit, nous fécondent et alors la parole et la relation peuvent prendre corps. Maintenant je me suis inventé le pendant "mâle" de cette prière et je dis: l'ange de la Vie apporte l'annonce à "Joseph" et il ensemence la terre de son Esprit. Le Verbe peut germer." Je crois que notre rôle d'être humain dans notre dimension "mâle" est d'ensemencer la terre dans une relation consciente, non dans le viol de ce monde ou la pure jouissance machiste... 
    • Je crois en ma détermination de créer ce fils en moi 

  • Noël Provocation à franchir le pas de croire en Jésus, Dieu… là j’ai encore besoin de cheminer avec ce Jésus… je n’ai pas cette foi, cela reste une question. 
    • Je crois aux illuminations et compréhensions à venir 

Profond Noël à vous et que cette fête vous provoque à toujours plus de vie et de jeunesse libérées de tous les esclavages. 

jeudi 8 décembre 2011

Saint Nicolas ressuscite l'enfant en moi....

icône russe de St Nicolas

La Saint Nicolas, une tradition que j’ai vécue très fortement en Alsace, du temps de mon enfance , dans les années 50.
Des traditions sous forme de rites existaient alors, pleines de sens pour qui les vivaient et veut les décoder: elles nous emmenaient sur le chemin de l’humanité. Le monde n’a pas uniquement besoin de pain et de vin mais de toutes ces paroles, contes, rites et mythes qui libèrent la vie. (différent des morales qui nous formatent en créant les liens pour la réussite dans la vie) (on voit bien, l'importance de l'imaginaire avec le succès des Harry Potter, sauf que pour moi ces Harry Potter n'ont pas les enracinements mythiques et symboliques qui vivifient! ils font au contraire dépendre et embrigadent)

Ce soir là du 5 au 6 décembre, dans mon village de Soultz, St Nicolas et son acolyte le père fouettard allaient venir pour nous apporter mandarines et pain d’épice (bien loin de ces avalanches et montagnes de cadeaux qui noient actuellement nos enfants…) Nous  les dégusterons avec du vin chaud ou du chocolat chaud. Nous avions droit aussi à un peu de vin chaud, considéré comme sain alors, même pour les enfants!
Avec Gérard, mon frère, plus question, ce soir là d’aller dans le village, chez le boulanger ou l’épicier au tournant du coin, pas question même de sortir dans le couloir de la maison ou à la cave pour chercher vin ou charbons, nous restions sous la protection de papa, maman et des amis Roger et Louise qui, ce soir particulièrement, se joignaient à nous.
Et quand nous entendrons la clochette, indiquant leur arrivée nous nous mettrons autour de la table dans la cuisine, seul endroit chauffé dans la maison. Nous étions figés.  Entrera St Nicolas dans son habit d’évèque suivi du père fouettard (appelé Hanstrapp en Alsace). Je ne sais même plus comment il était habillé, je n’osais sans doute pas le regarder… ils jouaient bien leurs rôles, ces voisins de la famille… et je me rappellerai toujours que père fouettard s’en prendra à notre oncle Roger, simulant une fessée car il n’avait pas été assez sage ! cela nous impressionnait, n’allait-ce pas être notre tour.

Ces visites de St Nicolas, allaient essentiellement introduire une dimension « mythique » de conte, dans nos vies.

  • Certes pour nous rappeler qu’il fallait obéir, et cette obéissance était sanctionnée, surtout appréciée par St Nicolas qui nous félicitait pour ces comportements.
  • Avant tout St Nicoals, cet Évêque du 4 ème siècle en Asie Mineure  est connu pour avoir ressuscité 3 enfants,  3 enfants qui avaient été mis dans un saloir, par un boucher,  les bouchers de "l’avarice, de la gloutonnerie et de la luxure". Avarice qui affame les autres, gloutonnerie à se faire péter la panse, et jouissance de consommation immédiate, sans être capable d’attendre créent encore tous les « bouchers et exploiteurs » de notre société… des plus petits bouchers aux plus prestigieux qui nous tuent. Ils n’étaient pas comme ce Saint Nicolas, pasteur, éducateur et promoteur de l’humain qui voulait nous faire naître à la vie, pour que nous vivions au delà de réussir dans la vie.

Boucher criminel celui qui tue son /ses enfants intérieurs et qui ne les fait pas naître mais les met au service de toutes ses consommations. Je prierai toujours ce Saint Nicolas de ressusciter ces enfants en moi, de les sortir des saloirs de toute cette société qui veut nous dévorer et nous consommer en nous faisant consommer. St Nicolas m’aura exaucé, car il m’a sorti des obéissances, il a ressuscité les enfants de ma vie,… et il les ressuscitent, car suivant l’une de mes phrases que j’aime (bien sûr, j'aime mes phrases, car sinon je ne les écrirai pas!) : phrase certes sous forme d'un raccourci pas scientifiquement exact, mais elle me parle:
Nous naissons vieux, ( c'est à dire subissant tous les formatages, car l’on nous met sur le dos tous les oripeaux  de nos éducations et cela est indispensable), nous avons la chance de devenir jeune, en nous dépiautant de toutes ces peaux.
Nous naissons vieux, nous nous construisons jeunes.

peut-être bien que cette carte du tarot qui pour moi plus que le jugement dernier symbolise la résurrection résonne avec le mythe de la St Nicolas

lire le message suivant, sur comment la Vie nous libère. 

lundi 21 novembre 2011

Dieu veut ma peau !

Dieu, la VIE,  en veut à notre peau. Il veut nous faire la peau. En fait, il veut nous dépiauter, nous sortir de toutes nos peaux culturelles et éducatives dont nous nous sommes entourés dans l’intention de nous préserver et protéger. Dieu veut que nous dansions la Vie, à poil, nus, libres, hors de tous les formatages.
  • Avant de démarrer ma méditation d’aujourd’hui ma prière d’introduction fut : comprendre l'affrontement à la Vie qui se bat contre moi et veut me tuer, me faire muter… pour que enfin je vive ! 
Revenons à notre histoire de Moïse. (cf l'un des messages précédents: contemplation du buisson ardent). 
Il doit affronter pour lui et pour son peuple un travail de libération. Il est en marche vers l’Egypte, terre symbolique d’esclavage. Avant d’aller affronter le pharaon, symbole de tous nos conditionnements, Moïse doit se libérer lui-même, car il n’est pas prêt, nous ne sommes pas réellement prêts pour la liberté, bien trop risquée ! Il faut devenir responsable, sans boucs émissaires, sans ennemi contre lequel s’arcbouter ! …Cette libération va se faire par un combat avec Dieu, la Vie. Dieu va s’affronter à Moïse, vouloir sa mort. Il ne va pas en sortir indemne, il va y laisser son « prépuce ».
Moïse a de nombreux « compagnons » sur cette route de libération par combat : pas de libération sans combat et au risque de sa vie. C’est pas pour de rire ! Cela est une loi ontologique.


  • Nous retrouvons la même histoire de combat avec Jacob, (Genèse 32. Verset 25) Ainsi Jacob avant de retrouver son frère auquel il aura piqué le droit d’ainesse va aussi dans un combat qui va durer toute une nuit être affronté à « Dieu/VIE ».. il n’en sortira pas indemne. Il sera blessé à la hanche et boitera…( Œdipe, également, dans une autre culture,  est blessé: son nom signifie: l'homme aux pieds enflés !)
  • En plus, ce Jacob est le fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. Isaac, a même failli se faire tuer par son propre père, sur l’ordre de Dieu ! Nos parents sont souvent nos premiers tueurs. Jésus dira : «les gens de ta famille sont les ennemis de ta maison, de ton évolution…." Il faut « partir" : « va, quitte ta maison, ton père pour aller vers le lieu, que « je » te montrerai. Le Je ici me désigant moi-même et non une instance extérieure. Quitter ses parents ne veut pas dire ne plus les voir, mais être à distance et surtout faire ses choix.
  • Nous retrouvons la même histoire de combat vital avec monsieur Job ; lui aussi à force de vouloir rencontrer Dieu/Vie, il va être pris au mot : il va passer un très sale moment : pauvre, abandonné, méprisé, alors qu’il était riche, adulé et éblouissant de pouvoir. Il sera conduit à comprendre la vie, enfin à poil, libéré de toutes les fausses peaux, de tous les rôles sociaux, richesses et coup de sang qui trop souvent sont pris pour des marques de réussite !
  • Même histoire sous une autre forme avec le fils de Tobie, Tobiah, qui se mariera avec une femme, Sara. Il sera le 7ème époux d’une épouse "barbe bleu"… les 6 précédents y ont déjà laissé leur peau, les femmes peuvent avoir notre peau ! «un démon fait du mal à ceux qui s’approchent d’elle.» Nous devons devenir mâles face à elles, pour époux, faire en sorte qu’elles ne tuent plus.
  • Même histoire avec un symbolisme différent mais toujours affrontement à la mort pour le prophète Jonas; il voudra se carapater en douce face à la mission que lui confiait Dieu/VIE d’aller prêcher à Ninive ; il va se faire avaler/bouffer par un gros poisson, la fameuse baleine de Jonas.
  • D’une certaine façon, à échelle plus grande, nous trouvons le même symbole avec le déluge : tous les hommes non réellement hommes, vont y laisser leur peau , (sauf Noé) en fait et cela est dit dans le texte, les hommes n’étaient pas des hommes, mais des « nanas », ils ne s’affirmaient plus comme « mâles » engagés dans cette vie….
  • Nous retrouvons le même scénario avec Jésus, qui après un passage de jeûne au désert avant de commencer sa vie publique, va être affronté aussi à Dieu par l’intermédiaire des « démons » qui vont le tenter.  Il saura, lui, faire face, le jeûne dans le désert, qui l’aura préparé à la libération l’a rendu libre et il pourra libérer… Dans un prochain message sur ce blog, je reprendrai ce texte central de libération…

Revenons à ce combat avec Moïse, texte pas évident, qui m’a longtemps paru obscur (Exode 4 : 24 ). Texte que je vais commenter.
Et c’est sur la route (vers Pharaon, symbole de nos esclavages), au gîte (là où normalement on se croit pénard !) Dieu/VIE le rencontre : il cherche à le faire mourir (mourir peut aussi se comprendre par «muter» changer. Toute mutation est une mort, une sortie de ses certitudes et visions du monde. Cela est vraiment quelque part mourir: moi qui ai vécu des changements de cultures, je peux attester que cette évolution est violente, une perte totale de repère, un retour à une situation d’enfant où l’on ne sait plus où l’on habite, hors de son gite, à se taper la tête contre les murs). Sipora (la femme de Moïse) prend un silex (une pierre) , tranche le prépuce de son fils (du fils, certes le fils réel sans doute, mais aussi le fils interne, cet être que Moïse doit accoucher:  cela est confirmé par la suite du texte)  et elle le touche à ses pieds (pieds façon élégante de parler du sexe) et elle dit : oui toi pour moi tu es un époux de sang. (de la pierre du silex on passe au sang…) Dieu le relâche, alors elle dit : tu es un époux de sang, par les circoncisions. (circoncisions, pas nécessairement dans la chair, même si cela peut se concevoir, certains font bien des tatouages pour se marquer et marquer des symboles… mais là il s’agit de circoncisions, du retrait d’une peau très importante pour un mâle: cela est un acte qui attaque son intégrité ! or pour moi, la circoncision est un symbole très fort, qui n’a pas nécessairement à se marquer physiquement : Dieu souvent par la bouche de ses prophètes criera qu’il n’a que faire des circoncisions physiques, qu’il s’agit de circoncire son cœur. Effectivement par ce geste où dans ma dimension mâle je ne suis plus complet, la femme dans l’acte de faire l’amour, comme un nouveau prépuce, viendra me coiffer et me rendre ma plénitude. Je ne puis être complet que si je réunis les 2 dimensions de mon être, la masculine et la féminine, vouloir m’affirmer complet comme male, macho (même circoncis) est un piège : il faut que je me vive non rempli de moi-même, mais incomplet et attendant que l’AUTRE me restaure une plénitude vers un mariage de sang. (surtout si en plus il peut s'agir de la première relation sexuelle pour une femme) Tu m’es un époux de sang. Trop souvent nos mariages sont des mariages de pierre, on les pense écrits dans le marbre… cela ne tient pas, il faut que nos mariages soient des mariages de sang ( sang en hébreux se dit dam) or A- dam, nom de notre père originel est « A » première lettre de l’alphabet représentant symboliquement Dieu. A dam donc signifie donc que « Dieu/Vie » est dans le sang. Adam. Pour un mariage de sang, car le mâle a laissé sa suffisance narcissique. Le symbole de sa limitation choisi est la circoncision.


Message pour moi aujourd’hui face auquel il faut me remettre régulièrement: tous ces pépins, affrontements, sous des formes diverses comme pour nos ancêtres symboliques, regardons les vraiment dans ce regard nouveau que donne l’attention à notre histoire culturelle comme des chemins de croissance vers la réalité de notre vie pour nous faire sortir de 3 esclavages :

  • de la jouissance gloutonne et gourmande, 
  • de la possession avare et auto satisfaite, 
  • du pouvoir frimeur et hurlant. 

En référence à ce principe et fondement que j’ai récité toute ma vie, tous les matins, où je me «choisissais détaché, libre par rapport à richesse ou pauvreté, honneur ou déshonneur, vie longue ou vie courte, satiété ou faim…. » Et ce combat pour nos dépiautages n’est jamais achevé… nous en avons de sérieuses couches ! j’en découvre toujours de nouvelles … jusqu’au dépiautage final lors de ma mort.
Et pour conclure cela me rappelle cette expression américaine qui à propos de difficultés dit : « it’s a fucking growth opportunity. » C’est une putain occasion de grandir.

mercredi 16 novembre 2011

Le rite de l’Eucharistie, la communion au « corps du Christ » ? Cannibalisme !

Rappel « culturel » sur nos rites d’initiation et fêtes :
Dans toute culture qui mérite encore ce nom et je ne suis plus sûr que notre culture soit encore une culture de vie, je la considère de plus en plus comme une culture d’esclaves qu’on gave de tout pour mieux nous exploiter et nous faire crever. Certes des ilots de résistance ou de volonté de changer se laissent percevoir et il leur faudra se revitaliser éventuellement par des rites, car pour moi un des signes d’une culture vivante ce sont des rites d’initiation qui accompagnent au cours de l’existence nos étapes de la vie. Ce ne sont certainement pas les beuveries ou autres happening de « morts vivants » ou « gay pride parade » ou autres qui pourront donner sens. Dans notre société occidentale existaient ainsi ce que l’on appelait les « sacrements » et également des fêtes religieuses (censées nous « relier », » reli- gieux » à d’autres dimensions) Tout cela est globalement devenu une vaste foire commerciale de consommation et de frimes.

Reprenons donc les sacrements traditionnels pour une liste et un descriptif rapides
  • Baptême pour l’accueil du nouvel arrivant dans notre communauté d’humains avec ouverture de tous ses sens. 
  • Confirmation : reconnaitre que nous entamons une vie de conscience avec ce « souffle », cet esprit qui doit nous habiter 
  • Confession : la capacité de dire le vrai et la capacité d’échanger 
  • Eucharistie : la participation à ce mystère où le Christ (je le distingue de Jésus) se donne en partage à travers le symbole de son corps pain et de son sang vin 
  • Mariage : l’engagement entre des êtres homme/femme… ou … pour chaque jour construire la communauté et se faire grandir, se libérer mutuellement 
  • Sacerdoce qui nous concerne tous car nous sommes tous « prêtres » pour donner sens, sacraliser, honorer La Vie. 
  • Extrême Onction en préparation et ouverture de ce moment essentiel de notre mort, pour cette mutation vers….à vivre. 
Le sacrement de l'Eucharistie.
Après ce rappel culturel, je vais nous introduire à ce sacrement très abscons de l’Eucharistie: le fait de «partager» le corps du Christ.
Certes pour beaucoup le fait de partager ce pain est le signe de l’échange dans une communauté, de notre engagement à suivre Jésus dans sa façon de vivre. D’ailleurs pour les protestants cela en reste souvent là. Mais pour les catholiques, le corps du Christ est réellement présent dans cette hostie et nous sommes donc invités à le « manger » ?!! Pour beaucoup et souvent des jeunes filles, cela était quelque chose de particulièrement troublant et parfois traumatisant, d’autant que dans ma génération, consignes idiotes de gestes sans sens car non expliqués, c’était un sacrilège de toucher cette hostie, il fallait la laisser fondre dans la bouche, ne pas la toucher avec les dents, être complètement à jeun, etc…. la première fois que j’ai communié, cette "foutue" hostie s’était accrochée à mon palais et impossible de la décoller, j’ai du utiliser mon doigt : sacrilège ! je m’en suis remis ! j’en ai commis bien d’autres des soi-disant sacrilèges depuis !
Toutefois pour approcher ce symbole extrêmement profond de « communion au corps du Christ » voici une autre approche : (comme dit précédemment dans un de mes messages, accrochez vous, je vous invite sur une crête, je vais vous tirer au maxi, à vous de vous hisser au sommet … vous admirerez la complexité du paysage de ce « mystère ». )
Je pars de très loin, de ce texte de la genèse, tout au début, quand Adam et Eve ont mangé la pomme et que Dieu les "punit":  profonde stupidité de voir les choses ainsi : Dieu serait un sadique ! Il faut envoyer paître cette idole là ; non,  la Vie/Dieu, par ce message apparemment dur nous indique des chemins pour devenir enfin humain. Bien sûr qu’il fallait "se l'avaler" cette pomme et affirmer toute sa liberté et autonomie pour devenir humain et non rester des enfants.... colonisés ensuite par des saintes mères églises!
Dieu dit donc à Adam: Genèse 3.19 (traduction bible de Chouraqui, aidé des commentaires des livres de Annick de Souzenelle) « A la sueur de tes narines tu mangeras du pain jusqu’à ce que tu te retournes vers la Adamah, (Adamah= dimension féminine d’accueil et de création de chacun d’entre nous) car d’elle tu as été pris, car poussière toi et vers la poussière retourne toi. »
En retournant vers la « adamah», la dimension féminine de mon être et en me convertissant vers la poussière, symbole non de mon insignifiance (interprétation catholique souvent donnée, encore une bêtise) mais de la multiplicité et diversité et richesse de la vie à la base de mon être, la mutation/renversement, l’entrée dans un autre univers s’opère.
Maintenant ce texte du début de la bible en jouant avec les voyelles et les multiples sens des mots et racines (tradition de la cabale) de à la sueur de tes narines devient: « dans ta force mâle au cœur de la fille » (mêmes racines hébraïques que « à la sueur de tes narines »). Ainsi en nous retournant vers notre dimension féminine, vers la complexité de la multiplicité de notre être, sortant de nos façons de voir limitées, tu mangeras du pain, non plus à la sueur de tes narines, mais en participant « mâle, engagé, responsable, conscient, à ta dimension féminine d’accueil et de création. Et là aussi il faut approcher le sens du mot « pain » pour devenir de nouveau un « mutant » un capable d’évolution et non seulement de « consommation » dans les répétitions mortelles de notre société sans perspective et sans sens.
Effectivement le pain est une mutation du grain de blé (« bar » en hébreu) et « bar » signifie aussi « fils » en hébreu. Et donc l’on peut entendre que le blé transformé en pain que je mange, nourrit mon fils intérieur, ce fils, cet humain que je dois créer en moi.
Et donc la Vie nous donne ce principe ontologique : tourne toi vers la multiplicité riche de ta vie (et cela est scientifiquement vrai car nous sommes le fruit de cette évolution du big bang jusqu’à ce jour) tourne toi (que tu sois homme ou femme) vers la dimension féminine de ton être, et par ces conversions, ce qui apparaissait comme une malédiction devient une bénédiction, car tu mangeras pour créer La Vie, bien au delà de conserver sa vie. 
Jésus alors la veille de son engagement de vie, de son choix d’homme, alors qu’il est pleinement fils d’homme et fils de Dieu/Vie, c’est à dire Christ, ce que nous sommes tous appelés à devenir, prenant du pain, le bénissant, le partageant et le donnant nous dit lors de son dernier repas : prenez et mangez, ceci est mon corps » Le pain, fruit d'une mutation du grain de blé, symbole de cet Homme réalisé, nourrit le corps de ce fils de la Vie que je  suis appelé à faire vivre.
Ainsi ce rituel toujours présent à la messe est certes un acte de « fraternité / communion" entre tous avec ce partage du pain et de nombreux chrétiens le vivent ainsi. Si l’on va donc plus loin il est aussi l’entrée dans ce mystère où réellement le grain de blé devenant pain et ce fils symbole de la réalisation de mon humanité se donne en partage pour que nous mutions et devenions tous fils de la Vie, fils de Dieu. 

mardi 8 novembre 2011

Contemplation du buisson ardent: énergie pour la libération


Moïse est un homme au  background atypique pour un destin hors du commun: condamné à mort par la société  dès avant sa naissance à cause de ses origines (certains n'ont pas de pot! ), reçu dans une famille d'accueil, pas de sa culture mais plus qu'aisée, la famille du pharaon, rien que çà, il va mal tourner. Il tuera un mec, certes salaud, mais quand même;  criminel, il sera obligé de fuir, vivra au service d'un prêtre à l'étranger jusqu'au jour où...

J'apprécie beaucoup les vies de ces ancêtres qui ont créé notre culture, dont les symboles, même inconsciemment, font notre patrimoine  et qui n'ont pas mené  des vies très droites! pas des vies très morales! Lui, ce mec sur lequel on ne parierai pas, peu recommandable, sera choisi par la Vie pour porter les messages de la Vie. Son envoi en mission débutera par une drôle d'expérience, une initiation très particulière. Pour la raconter je reprends le texte de la bible,  2d livre, l'exode chapitre 3 et je le reprends tel quel, en le commantant un peu  avant de livrer ma lecture décalée. 


" Moïse faisait paître le troupeau..... il faisait un travail "normal"...
L'ange de l'Éternel (le messager de la Vie: autour de nous, à chaque moment toujours des messages, encore faut il les voir)  l'ange de l'Eternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d'un buisson. Moïse regarda (il a pris du temps, regarder suppose du temps consacré); et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. 

 Moïse dit: Je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point. (faire la démarche d'aller voir, se détourner, sortir de sa routine) L'Éternel vit qu'il se détournait pour voir; et Dieu l'appela du milieu du buisson, et dit: Moïse! Moïse! Et il répondit: Me voici! (dans ces détours que nous amorçons dans nos vies, est l'irruption d'un appel personnalisé, d'une vie hors troupeau! )
Dieu dit: N'approche pas d'ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. 


Certes un buisson qui brûle sans se consumer indique la toute puissance de Dieu.... et ....au delà...

pour un homme/homme qui pendant des heures a médité contemplant le sexe de sa  compagne, il a également  la révélation d'un buisson ardent rouge, feu d'Amour qui pourtant ne se consume jamais. Il faut aussi, dans cette démarche du baimer (mot que j'ai créé unissant baiser et aimer) contempler, prendre le temps de se laisser ravir par  ce buisson qui ne se consume pas mais qui foudroie de sa violence. Le sexe féminin est  l'origine du monde. Courbet, qui a peint ce sexe féminin, cette origine du monde a du contempler, longuement,  pour témoigner de la vie et la force de ce sexe... rien à voir avec la photo clic clac de nos instantanés numériques pornos.


Origine du monde:  Endroit où l'on se déchausse, endroit saint où macho goujat et ignorant, il faut être et curieux et ouvert  et attentif et appelé à s'approcher:   Interdit de se précipiter, l'on enlève ses  chaussures, ses gros sabots. Homme tant que pendant plusieurs heures tu n'as pas contemplé l'ouverture du temple représenté par le buisson ardent de ta compagne, tu n'es pas prêt à baimer et à t'exploser,  car ce qui va se passer pour la suite pour Moïse, chacun d'entre nous, est fulgurant:
  1. il va être appelé à libérer son peuple des égyptiens, ce qui en fait est être appelé à nous libérer chacun soi-même de tous les esclavages et formatages symbolisés par les égyptiens
  2. alors qu'il se percevait pâtre, inexistant, sans génie, l'assurance va lui être donné, l'assurance d'une mission à accomplir et la force pour l'accomplir
  3. la découverte de la définiton de la Vie (de Dieu) "je suis celui que je serai"  ce qui est également notre défintion à chacun de nous : je suis maintenant celui que je construits
Ainsi dans la culture et la pratique du trantrisme dans sa dimension sexuelle, ce rituel très lent (entre 1 heure et 1 heure 30) de méditation préalable, de prière d'introduction et d'attente de l'invitation de l'autre à approcher, ouvre au contact incandescent qui réalisera l'envol. Interdit de fondre sur l'autre,  pieu en avant. Il faut attendre que  son sexe mâle aussi brille d'incandescence.`

Alors la Vie est. 

Ci dessous pour ceux qui le souhaitent j'ai remis l'ensemble du texte de l'Exode:
" Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian; et il mena le troupeau derrière le désert, et vint à la montagne de Dieu, à Horeb.
L'ange de l'Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d'un buisson. Moïse regarda; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. 
 Moïse dit: Je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point.
L'Éternel vit qu'il se détournait pour voir; et Dieu l'appela du milieu du buisson, et dit: Moïse! Moïse! Et il répondit: Me voici!
Dieu dit: N'approche pas d'ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. 
6 Et il ajouta: Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu.
7 L'Éternel dit: J'ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, et j'ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs, car je connais ses douleurs.
8 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays dans un bon et vaste pays, dans un pays où coulent le lait et le miel, dans les lieux qu'habitent les Cananéens, les Héthiens, les Amoréens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens.
9 Voici, les cris d'Israël sont venus jusqu'à moi, et j'ai vu l'oppression que leur font souffrir les Égyptiens.
10 Maintenant, va, je t'enverrai auprès de Pharaon, et tu feras sortir d'Égypte mon peuple, les enfants d'Israël.
11 Moïse dit à Dieu: Qui suis-je, pour aller vers Pharaon, et pour faire sortir d'Égypte les enfants d'Israël?
12 Dieu dit: Je serai avec toi; et ceci sera pour toi le signe que c'est moi qui t'envoie: quand tu auras fait sortir d'Égypte le peuple, vous servirez Dieu sur cette montagne.
13 Moïse dit à Dieu: J'irai donc vers les enfants d'Israël, et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je?
14 Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et il ajouta: C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle 'je suis'm'a envoyé vers vous.
15 Dieu dit encore à Moïse: Tu parleras ainsi aux enfants d'Israël: L'Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'envoie vers vous. Voilà mon nom pour l'éternité, voilà mon nom de génération en génération.
16 Va, rassemble les anciens d'Israël, et dis-leur: L'Éternel, le Dieu de vos pères, m'est apparu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Il a dit: Je vous ai vus, et j'ai vu ce qu'on vous fait en Égypte,
17 et j'ai dit: Je vous ferai monter de l'Égypte, où vous souffrez, dans le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens, dans un pays où coulent le lait et le miel.
18 Ils écouteront ta voix; et tu iras, toi et les anciens d'Israël, auprès du roi d'Égypte.....

vendredi 4 novembre 2011

Pourquoi nos églises catholiques sont elles vides ?

« mes hommages, Ma Dame » « Mes Hommages, Mon Dieu. » 

« mes hommages, madame » : ce « grand bourgeois, catholique pratiquant » nous saluait de cette façon en arrivant dans sa demeure, avec le baise main approprié : codes, signes de savoir vivre.
Ce soir là et le lendemain matin avec cet hôte nous aurons un échange. Effectivement sa question de catholique pratiquant, qui ce jour de 1er novembre a été à la messe, constatant que ce n’était plus qu’une assemblée de séniors, essentiellement de femmes, nous orientait vers cette interrogation: pourquoi l’église catholique, du moins en occident, n’est plus porteuse?  pourquoi la France n’est-elle plus la fille ainée de l’Eglise ? J’ai réfléchi sérieusement à cette question pertinente et prometteuse pour un échange. Non, en fait il n’y aura pas d’échange, je croyais qu’il pouvait y avoir un échange, mais il y avait affirmation de sa suffisance, cette suffisance de personnes très bien, plus que bien, s’affichant en tout cas comme très biens, assurés dans leur morale, fidélité conjugale, réussites, la leur et celle de leur fille et petite fille, pensez donc elle avait un double doctorat et … Il en parlera très longuement de cette « réussite ». Dieu avait récompensé leur morale en leur accordant richesse, prospérité et sagesse: « les paroles dégoulinaient de leur bouche. » (image que j'apprécie et qui vient de la bouche de Job, cet autre riche que la vie étrillera!)
Il ne s'agit pas de s'opposer à la réussite ou à la richesse ou à la reconnaissance, j’ai réussi dans ma vie, à condition que cela ne ferme pas et que je reste ouvert à toutes les questions  et toujours à l’Ecoute et en progrès et en recherche.
Ainsi, sur l'évolution de notre église,  je pensais apporter ma perspective, cette perspective du « pas moral » que je suis, de ce déraciné, de ce chercheur de Dieu depuis 60 ans. J’espérais que ma réponse, peut être dérangeante, serait entendu. NON et j’en aurai la confirmation quand je lui apporterai une réponse à sa question… il n’écoutera pas… pourquoi «écouterait-il d’abord puisqu’il a tout : l’âge la réussite, un couple stable et sur le traversin, dans leur chambre, leurs pyjamas et chemises de nuit soigneusement pliés et repassés dans leurs housses, des Dior bien sûr, rite qui leur confirme la bénédiction de Dieu.
 Une élégance fine, je l’ai apprise dans ma vie à condition que cette élégance reflète une élégance de l’âme, de cette légèreté et de toujours du questionnement face à la vie, et non pas cette mort de l’assurance que Jésus traitera de « tombeaux blanchis à la chaux »
Ce soir là donc et le lendemain, puisqu’il connaissait mon « back ground » de jésuite, il m’interrogera, en boucle, sur « pourquoi les personnes ne vont plus à l’église catholique?  ». En fait je ne comprendrais pas que le fait d’être un jésuite « défroqué » m’avait déjà disqualifié, sans compter mes extractions modestes d’alsacien : sa famille, ses ancêtres lorrains de la partie allemande avaient, eux, décidé de quitter la Prusse pour choisir la France ! choisir la France, dans ce cas on n’a pas de problème d’identité quand ses arrières grands parents ont choisi la France ! (sic) Mes parents n’avaient pas eux fait ce choix! Mais je n’ai pas non plus de problème d’identité, je suis citoyen de notre village le Monde. En fait je ne comprendrais que le matin qu’il ne m’interrogeait pas pour entendre une réponse mais pour simplement mettre en défaut ceux qu’il interroge, mettre le doigt sur leur insuffisance pour se sentir valorisé. « Se dresser en abaissant ». Il se ventera d’ailleurs d’avoir ce même comportement dans toutes les instances auxquelles il participe dont le Rotary… parce que bien sûr à ce niveau on fait parti du Rotary, et du Rotary des élites (sic) celui de Paris Centre qui compte plus de 250 membres et où l’on reçoit tout le gratin du rotary et du monde.
Au Rotary, il y a comme partout dans ces clubs, comme chez les francs maçons dont j’ai fait aussi parti, des personnes qui s’engagent et agissent. 

Ce contact, en tout cas comme toujours, cadeau et provocation de la Vie, nouera en moi diverses pensées éparses:
  1. Mon travail sur Monsieur Job, histoire symbolique de ce « bon fidèle » de Dieu qui se fera bousculer par la Vie, tout lui sera « arraché » ; il ne comprendra plus rien et sera enfin conduit à se situer, vivant, à travers une révolte d’une violence extrême. Pour moi maintenant Job a un visage, le visage de ce bourgeois nanti et satisfait de lui-même avec même sur sa voiture la cocarde tricolore. 
  2. Des conversations avec des jeunes: ils ne peuvent plus dans une église s’agenouiiller et « vénérer » ce symbole chrétien d’un supplicié sur une croix, et cette communion où l’on mange le corps du Christ ! avec cette question du comportement des prêtres qui n’assument pas leur sexualité …. etc 
  3. Le soir même, cette révélation du fils de la famille « De Villiers ». A la télé, notre homme politique, de droite, défenseur des valeurs de la chrétienté et de l’Occident, catholique affiché, père d’une famille nombreuse, morale oblige, photo de famille tous souriant à la vie, entourant une femme, la mère,  apparemment fragile, silencieuse et souriante, tous « de l ‘aristocratie, l’élite » il est frappé de plein fouet par ce scandale de son fils benjamin qui accuse son frère d’inceste. Ce fils, surtout, pointe la non humanité de son milieu qui se veut l’élite et en est persuadé et dont la consigne est «tais-toi et pardonne». Combien de familles, soit disant bien, étouffent des comportements infâmes, mais « tais toi et puis d’ailleurs tu délires. » Ce père n’est pas un «homme» et sa mère semble une gamine, « bouquet de table ». 
  4. Enfin cette parabole de Jésus sur le pharisien et le publicain, parabole que j’actualise légèrement : aujourd’hui Jésus la raconterait peut-être cette façon:  
    • Deux hommes allèrent à l’église pour prier : Un bon catholique pratiquant et un « pas toujours très catholique »« dévoyé », perdu et en recherche dans la complexité de ce siècle et de la vie. Le bon catholique, debout, face à l’autel, au milieu, priait ainsi en lui-même : « Oh, mon Dieu, mes hommages, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce mec agenouillé là à l’entrée. Je vais à la messe tous les dimanches et je verse mon denier du culte. Et pour reprendre quasiment mot pour mot ce que me disait l’hôte. Merci mon Dieu. Ma réussite prouve ta magnanimité et la grandeur de notre occident. Le « mécréant », lui, restant au fond de l’église, à l’entrée, sur le côté, derrière une colonne, s’était mis à genoux… non pour s’humilier, mais il sentait inconsciemment que par ce geste symbolique traditionnel il enracinait son corps dans la réalité de la vie qui circule, il avait besoin de se rapprocher du sol, de s’encrer dans le sol, et il symbolisait sa recherche dans ce geste de respect voulu: « je me démène dans une vie difficile, et souvent je fais des erreurs, à la recherche d’un sens et d’un comportement pour ce monde et dans ce monde qui me fasse humain, je ne sais pas, je cherche,… je suis rentré ici dans cette église, non pas que j’y crois, car je n’arrive pas à «adorer» ce crucifix sur lequel je vois un pauvre bougre agoniser, je ne comprends plus le sens de tout cela et en plus l’église institution n’a aucun sens et ne présente qu’une caricature, avec ce pape et ces cardinaux en soutanes de soie, prétendant témoigner d’ un mec qui a prêché la pauvreté et la présence à la vie… et donc je rejette ce "cirque".  Mais ma démarche est une démarche de recherche pour que, un jour, dans mes cheminements et quêtes, je comprenne… je ne viens pas non plus quémender, car ma merde ou mes conneries, je me les avale et j’en suis responsable; je ne viens pas non plus te remercier, car ce que j’ai réussi je me le dois.. cette démarche, comme d’autres que je ferais, dans d’autres lieux pas très catholiques, et cela peut même être des lieux considérés comme de débauche, dans ma pérégrination, participe de ma recherche pour me créer humain et divin… toutefois, dans ces lieux, construits par des artistes et des mystiques, il y a sans doute des messages de vie que je pourrais décoder. Mais ce n’est pas l’église ni les curés qui m’aideront à les comprendre, depuis longtemps ils ont abandonné ce rôle de témoignage pour se draper dans une frime de richesse ostentatoire et de participation à des gueuletons entres bourgeois bien pensant. (quelques prêtres et religieux et religieuses sont encore témoins : je me demande simplement comment ils peuvent rester dans cette institution !) Jésus termine sa parabole par cette affirmation: celui ci descendra chez lui, plus juste, plus en accord avec la vie, l’autre non. Car quiconque s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé.  
Enfin,  pour conclure et répondre réellement à la question initiale du pourquoi de la désertification des églises: 
  • je trouve sain que les jeunes n’aillent plus dans les églises, car de nombreux « religieux » ne témoignent pas de cette vitalité de la Vie, au delà de la morale bien pensante; ils sont là pour donner bonne conscience, ils n’éveillent pas à la conscience qui est recherche permanente. En plus ils sont incapables d’ouvrir aux symboles de la vie. La religion catholique ne témoigne plus du « religieux » 
    • Enfin j’amènerai une réponse plus « mystique ». Si je crois en Dieu, (mais là dès que je parlerai de cela mon hôte partira vaquer à ses occupations, me plantant là) croire en Dieu ! quelle rigolade, il s’agit d’être entre soi, entre gens bien pensant ! donc si je crois en Dieu, en la Vie et moi j’y crois, je crois en son action dans ce monde, je crois que lui-même a décidé de vider les églises, car il ne veut pas être pris pour celui que présente cette église là. 
Je veux participer à l’oeuvre de Dieu/Vie, en n’ayant plus aucun respect pour cette église qui présente de Dieu une image fausse et dévoyée. Bravo les jeunes qui rejettent cette caricature de Dieu. Ceci dit je vais continuer à m’inspirer des rituels et des œuvres de foi que non des religieux mais des artistes mystiques ont créés : cela vaut la peine de faire l’effort de comprendre ces démarches de la vie et de l’Art.

dimanche 30 octobre 2011

"Un rejet sortira de notre souche" : une vision symbolique de notre engagement dans la vie; elle transforme le monde.

 « Un enfant les conduira » (texte de Isaïe chapitre 11) Citation affichée à la fin d’un film où 2 mères, l’adoptive et la biologique, se retrouvent et se « réconcilient » autour de leur fils et grâce à leur fils. Le film s’arrête là, aveuglement de notre société, au moment où le vrai chemin à inventer s’ouvre. En tout cas, j’ai voulu regarder de près ce texte de Isaïe:  j’ai médité dessus, au sens que je le laisse se répercuter en moi : que son message tape contre toutes mes limites pour les exploser. Car pour moi, l’enfant dont on parle n’est pas essentiellement l’enfant extérieur qui n’est qu’une image; cet enfant désigne l’enfant, le fils, l’homme/femme, l’humain dans toutes ses dimensions, au delà des « genres » ! que nous devons faire naitre et construire en nous… sinon aucune politique, si cette conversion n’est pas opérée, ne pourra faire évoluer le monde : ceux qui seront au pouvoir, malgré leurs bonnes intentions, « boufferont les cacahouètes » comme dit mon frère dans son langage imagé, ou "mangeront des petits fours" pour utiliser un vocabulaire plus châtié.  Ils se gaveront sous le couvert d’un discours social, soi disant humaniste. L’humanité suppose des personnes qui se sont construites à travers un combat quotidien. Le reste est de la littérature.
Vous aussi laissez vous ouvrir par ce texte au delà de tous vos formatages, lisez le et relisez le, racontez le comme ces contes significatifs que l’on raconte aux enfants, à l'enfant que nous sommes:
Un rejet sortira de notre souche, un drageon (nouvelle pousse qui naît de la racine d'un végétal, tout près de sa tige ou même de la portion souterraine de celle-ci, et qu'on peut détacher pour la replanter ailleurs) de ses racines, fructifiera. Le souffle de la VIE (je remplace le mot Adonaï Dieu qui souvent infère trop d’idées reçues par VIE) reposera sur lui, souffle de sagesse, de discernement, souffle de conseil, d’héroïsme, souffle de pénétration, de frémissement, de VIE. Il lui inspirera le frémissement de la VIE. Il ne jugera pas à vue d’œil ; il n’arguera pas selon la rumeur de ses oreilles. Il jugera avec justice les chétifs, il arguera avec droiture pour les humbles de la terre. Il frappera la terre au rameau de sa bouche, du souffle de ses lèvres il fera mourir le criminel. Et c’est la justice, ceinture de ses hanches, l’adhérence ceinture se ses lombes. Le loup résidera avec le mouton, le léopard s’accroupira avec le chevreau ; le veau, le lionceau, le buffle ensemble, un petit adolescent les conduira. La vache et l’ours pâtureront ensemble ; leurs petits s’accroupiront. Le lion, comme un bovin, mangera de la paille. Le téteur se délectera sur un trou de cobra, sur un antre de vipère ; sevré (sorti des jupes de ses parents) il les manipulera de ses mains. Ils ne nuiront pas sur tout le mont de mon Sanctuaire ; oui la terre sera pleine de pénétration de VIE, comme les eaux couvrent la mer.


2d niveau de méditation, pas très catholique! si vous êtes très formaté/ée, ne lisez pas la suite, vous êtes prévenus!  Ce second niveau rejoint ma quête (ou obsession pour ceux qui préfèrent me cataloguer et ainsi se dédouaner de toute recherche) sur le "sacrement du faire l'amour" ou le "sacré mariage". Ces démarches faisaient parties de notre culture, non transmises par l'institution église, car nous serions devenus "humains/divins". 
Ce rejet, ce drageon, ce fils, cet être humain que nous devons construire s'enracine réellement et symboliquement dans notre "faire l'amour", dans notre "BAIMER"  mot que j'ai inventé, contraction entre "bai-ser et ai-mer". L'un des chemins vers l'humain est effectivement cet acte religieux et mystique du "baimer".  

Pour achever cette méditation, quelques photos prises lors d'une de mes méditations en promenade dans les Vosges, derrière mon village natal.

La femme, accueil...

pour la fécondation par l'arbre de Vie

et cette rencontre 

faisant que 2 devient 3. 



dimanche 9 octobre 2011

Muter de «veuve à mère, de pute à vierge» à travers le mythe et rituel du « mariage sacré »

Cette "méditation" que je vous propose vise à nous faire progresser dans ce chemin de la réalisation de notre personne: chemin qui s’appuie sur les messages de la tradition, (l’autre chemin étant le chemin par les sciences de la Biologie et de la physique : à creuser pour un autre jour !) 
Avec ce texte, lié donc à la tradition et aux mythes, nous allons cheminer ensemble sur une crête : 
  • de mon côté vous apporter ce message sans le simplifier au point qu’il devienne «vulgaire vulgarisation» et donc faux 
  • du vôtre faire l’effort de vous approcher et accrocher. 
Mon exigence de rendre compréhensible sans trahir et votre démarche d’effort ouvriront de nouvelles perspectives dans notre vision de l’existence:  qui sait ! cette ouverture pourrait même vous «passionner». Allons y, grimpez sur la ligne de crête et accrochez vous !

Symboliquement, nous sommes souvent des «Veuves» et «Putes»: nous, hommes et femmes, n’avons pas encore été ensemencés/ées par la Vie Mâle. Nous, car je parle également pour moi, masculin par mon sexe, mais dans ma dimension féminine, je suis encore «veuve et pute». Il est urgent et vital que nous devenions «mères et vierges». ` Ainsi ces 2 symboles, de la veuve et de la pute nous mettent en contact avec des dimensions non accomplies de nos êtres, elles attendent d’être mutées en mère et vierge. Il ne s’agit pas là de réalités au premier degré, mais de réalités symboliques, d‘archétypes. 

  Pour approcher le concept de veuve, je propose de méditer la parabole du fils de la veuve dans l’Evangile de Luc 7, 11 et suivants : 
« Jésus approche de la porte de la ville et voici : ils emportent un mort, le fils unique de sa mère qui était veuve. …. Quand le Seigneur la voit il est pris aux entrailles pour elle. Il lui dit « ne pleure pas ! » Il s’approche et touche le brancard. Les porteurs s’arrêtent. Il dit : « jeune homme, je te dis : réveille toi ! ». Le mort se dresse sur son séant et commence à parler. Il le donne à sa mère. …
A remarquer les énergies que Jésus met en œuvre : l’énergie de l’émotion, la force de sa présence, la parole de sa clairvoyance… (en référence avec les chakras !). Aremarquer aussi les actions du fils qui "enfin" se réveille, se dresse, se dresser est capital, et enfin parle, dit ce que lui a à dire et non ce que les parents et la société veut entendre. 
A la fin, le fils est rendu à la mère. Son statut de veuve n’est plus. Elle est femme et mère. 
Ainsi sur le plan symbolique, la « veuve » qui dans toutes les cultures a toujours représenté une dimension de vie très particulière, est celle qui a perdu ou n’a plus ou n’a vraiment jamais eu la rencontre avec l’Homme: l’on peut avoir vécu très longtemps en couple et marié et amant et maitresse, et ne pas avoir l’explosion par la fécondation du mâle. De nombreuses veuves existent dans toutes les traditions et illustrent cet archétype. Et, veuve non plus mère par manque de  fécondation avec un mâle ( rien à voir avec bp de mecs «porteur de couilles» comme m’a dit un jour une amie,) leur fils meure, ou ne peut être créé. Notre fils intérieur, le symbole de nous dans sa dimension de vie assumée, celui que nous devons construire n’existe pas ou meurt. 

Prenons maintenant l’image symbole de la pute. Certes il y a des «putes sacrées» qui ont un rôle de révélation pour ce monde, mais les putes (hommes ou femmes) de notre monde et dans le monde actuel sont en fait soumis au machisme masculin et féminin le plus vulgaire et à l’argent ; elles n’ont rien de ces «initiatrices» à la vie… Attention, moi aussi homme, je suis une «pute», soumis à tous les esclavages,  rien à voir avec cette dimension d’ouverture que la vierge représente, non pas vierge sur le plan sexuel, mais vierge par sa liberté et totale implication dans la Vie, pas menée par la pulsion… conduisant la pulsion jusqu’au désir responsable. Etre Vierge inclut cette dimension pute et la dépasse : je suis loin et par ma pensée et par mes actes d’être prude ! bien au contraire ! ayant vécu de nombreuses dimensions de la sexualité, et le  tantrisme pendant 6 ans, la «virginité symbolique» permet de faire danser toutes les dimensions sensuelles de la vie. Je ne suis qu’au début, je m’échauffe! Là aussi dans toutes les cultures traditionnelles et dans tous les mythes il faut aller étudier et surtout vivre cette dimension de la «pute» qui doit se muter en vierge. La Vierge Marie, sur le plan symbolique, car pour moi il ne s’agit pas d’une virginité n’ayant pas eu de relation sexuelle, va vraiment là aussi donner naissance à un homme libre qui deviendra Jésus.

Ainsi pour créer notre vie sous le symbole du « fils  de la Vie » il nous faut nous muter de veuve à mère et de pute à vierge… Faute de quoi nous ne deviendrons jamais des «humains» et faute de quoi nos enfants «mourront».
Regardons autour de nous la génération de la jeunesse actuelle sans repères, complètement à la masse, en fait morts, faute du couple mère et vierge:  ils sont engendrés par des « veuves » dont l’homme a été éliminé, supprimé ou qui a démissionné ou par des « putes » dépendant de tous les esclavages de ce monde. Et moi aussi, homme, je suis cette veuve et cette pute, il ne s’agit pas là d’une question de sexe physique.

Il est urgent que nous devenions mères et vierges car nos fils de chair meurent et mourront tant que nous restons « veuves » et « putes ». Le déluge nous emportera. Il est écrit avant ce cataclysme, symbole de tous les cataclysmes : « Or quand les hommes eurent commencé à se multiplier sur la terre, que des filles leur naquirent » il n’y avait plus d’hommes qui naissaient. (comme aujourd’hui) J’ai toujours perçu cela comme central pour mes enfants, non pas d’accumuler des biens, des titres ou des connaissances mais d’exister comme homme, de me construire homme, mère et vierge.  C’est pour moi le sens ontologique de tous ces enfants qui meurent, dans des familles pourtant très bien : signes là non lus, appels non entendus. Les premiers nés sont emportés, faute d’hommes pères et de mères vierges.

Le rite et rituel de cette mutation se retrouve profondément inscrit dans le mariage sacré et encore plus profondément dans ce 8ème sacrement du faire l’amour, sacrement exclu par l’institution marâtre de nos églises moralistes, faute d’être réellement mystiques et inspirées. Cette rencontre homme/femme, Adam/Eve, enracinée dans l’érotisme de la Vie, et l’érotisme le plus chaud et ritualisé,  va vivifier nos êtres dans notre dimension féminine et masculine. Car je suis et homme et femme. Ce mariage sacré, ce rite du faire l’amour que nous célèbrerons nous engendrera mères du fils de la Vie. Ce fils va se développer en nous, il est au delà de la mort. Nous deviendrons également vierges et amantes, c’est à dire libres, sages folles, ouvertes à tous les souffles de l’Esprit au delà des répétitions martelées des coïts désespérément stériles et « frustrants » même s’ils sont recherches répétitives d’un au-delà.
Pour cet acte divin, tout un travail, je dis bien travail est à accomplir : il faut nous ficher, chacun d’entre nous, homme ou femme, dans notre féminité la plus complète, noire et lunaire. Il faut nous enfoncer chacun et chacune d’entre nous  dans notre masculinité la plus puissante, soleil. C’est un travail quotidien, à l’occasion il faudra que je revienne sur les exercices que cela suppose. Je dis bien entrainement et exercices : j’ai toujours été sidéré de constater que tout le monde trouve normal de suivre des cours et des entrainements pour devenir golfeur ou tennis man… mais pour le plus important de nos actes de vie, cela serait spontané et naturel: "voyons! je suis « français !" faire l'amour  il n’ y a qu’à! c'est "naturel! "bouffer et baiser est naturel, savourer un repas et faire l'amour doit s'apprendre" à moins que vous vouliez passer vos vies aux fast food culinaires et pornographiques!  l’on voit ou mène le "spontané"!
…. Ainsi chacun, par notre conjonction mystique et charnelle, à condition de s’y être préparé, nous restaurerons la plénitude de nos êtres : « homme et femme » nous avons été créés et « homme et femme » nous sommes. Or la plupart du temps nous demeurons bancals, n’ayant qu’une dimension. Cette plénitude nous sommes conviés à la construire.
Alors, chacun de nous, vivant, ayant fait naitre le fils de la Vie, étant mère, vierge/amante nous pourrons affronter la mort et toutes les mutations.  Nous créerons et ressusciterons la Vie autour de nous. Cela est l’enjeu, même politique : il s’agit que notre monde soit réellement mystique ou il va crever.

Folie à laquelle je m’attelle, car il ne s’agit plus d’une intuition vague à creuser, mais d’une certitude à réaliser. En plus il me faut témoigner de cette voie, il nous faut témoigner.

mardi 16 août 2011

Assomption ?

Tympan de l'un des 5 portails de la Cathédrale de Bourges: il illustre la mort de Marie, mère de Jésus qui monte directement au paradis. (cliquez sur cette photo pour l'agrandir) 


Quel peut être l’un des messages symboliques de cette fête : l'Assomption de la "Vierge Marie" ?   Elle commémore le passage au "ciel",  directement, sans passer par l’étape "tombeau". Folie? Idiotie? Conte d'enfant?  (pas plus que  les réincarnations, dont est "issu" ! le Dalaï Lama tant apprécié dans notre société!)

Je vous livre ma lecture symbolique de cette commémoration. Accrochez vous !

Souvent l’on dit que « la vie prépare à la mort »… ou disons cela autrement, la qualité de notre mort dépendra de la qualité de notre vie. La qualité de ce « passage », autre naissance vers ?...  est fortement liée à la qualité de la personne que nous avons bâtie. (Cela j’ai pu le ressentir en accompagnant des mourants lors de ce passage.)
Sur les tympans de nos cathédrales, nous retrouvons régulièrement les 3 formes de passage par la mort, dans notre culture : 
  • la  Résurrection du Christ, 
  • l’Assomption de la Vierge Marie, 
  • le Jugement Dernier.  (cf photos à la fin de ce message)


(3 formes très bien illustrées sur les 3 portes de la collégiale de Mantes la jolie, malheureusement complètement défigurée lors de la révolution.)
La forme ou qualité du passage dépend donc du degré d’humanité que nous avons construit dans notre vie.
Notre personne est appelée à se développer dans ses deux dimensions: "humain/mâle/ciel" qui « ensemence » la terre,  et "humain/femme/terre" qui fait naître le « fils », notre fils intérieur, notre Personne. Nous sommes ontologiquement/essentiellement mâle et femelle,  Homme et Femme.  
Cette dimension « homme/femme, femme/homme s’acquiert par le combat avec nos « limites, envies, besoins, désirs…. pour utiliser un langage moderne » ou satan/démon pour utiliser une terminologie symbolique. Un point clef  central de notre vie est l'affrontement, le combat avec nos démons. Ceux que nous appelons nos démons, nous en avons fait des ennemis, alors nous nous épuisons, ne développons pas nos qualités humaines, les dilapidons;  or il s'agit de faire de nos  démons, des «sparring partner» qui, comme dans la boxe, ont l’objectif de développer nos qualités en s'opposant à nous. C'est ainsi que je perçois cette sculpture sur le tympan de la cathédrale de Bourges. Admirable ! Quelle sera l’issue de ce combat : bouffé par le démon, ou transformé par ce combat assumé ?

Finalement, conforté ou laminé par ce combat nous serons face à ce passage de la mort :la qualité de cet affrontement, avec nos limites à transformer en énergie,  nous fait humain; ou alors ce démon ennemi et non allié nous a  tué, nous devenons "fantôme" (actuellement des séries télévisées très prisées jouent sur cette dimension). 


Nous retrouvons nos 3 formes de passage par la mort: 
  1. La résurrection du Christ symbolise le passage par la mort dans notre dimension « mâle », par l’engagement conscient, au risque de sa vie, sans transiger avec ses valeurs (cf message sur la semaine sainte, en avril.)  
  2. l'Assomption de la Vierge  symbolise le passage par la mort dans notre dimension féminine de création du « fils de la Vie »  que nous avons tous à créer.   La prière à la Vierge si traditionnelle le dit bien : « je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est bénie. » Je lis cette prière: "salut dimension féminine en moi, pleine de grâce, la Vie est avec moi, et je suis béni, dans ma dimension "femme". Le fils de la VIE que j’ai développé en moi est béni.
Et d’ailleurs cette prière se termine sur une préparation à la mort : "Sainte Marie, mère de la Vie, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen."

Ainsi symboliquement, sans nécessairement en saisir la forme que cela prendra 3 modes d’approche de la mort sont pointés : pour une résurrection, pour un passage direct à l’éternité ou alors: 


3. 3 ème forme pour un jour de jugement, jugement dernier après un temps d’attente et passage par le tombeau pour la résurrection à la fin des temps.  Dans la mesure où je n’ai pas accompli mon humanisation je suis appelé à la continuer, au delà…  c’est là où s’origine réellement le sens des « fantômes » (dans d'autres cultures : réincarnations, âmes des ancêtres non encore entrés au paradis, ou aussi ce que l’on appelle le purgatoire, temps d'attente et de maturation) 

tympan du "jugement dernier" à Bourges.

je trouve particulièrement fort le symbole de ces démons avec des sexes, estomacs de nos émotions transformés en têtes:  lorsque les dimensions de nos vies deviennent "adorées/personnifiées"!

entrée au "paradis" symbolisée par Abraham qui reçoit nos "âmes"...



Mon choix personnel est clair: je suis profondément engagé, depuis maintenant plus de 50 ans, à bâtir mon humanité... je veux vivre ce moment de passage par la mort, le plus consciemment possible... passage incontournable et seul évènement sûr de nos vies, pourtant paniquement fui dans notre société ! 

lundi 1 août 2011

Technique de Méditation: Contemplation avec les Sens.

Méditer... plusieurs pratiques sont possibles. En voici une simple: "contempler avec les sens"; Chaque moment est provocation à l'émerveillement, stimulation de tous nos sens.

Avant de méditer, 
  1. Se fixer le temps que l'on destine à cette pratique... (de 10 minutes à ...1 heure.) et se tenir à ce temps, quoiqu'il arrive!
  2. Décider de l'endroit, de l'espace dans lequel situer ce moment d'ouverture à la Vie.
  3. Se mobiliser par une prière "préalable". Celle que je formule est : que toute mon intelligence, imaginaire, sagesse, volonté, et mon corps se mobilise au service de ce moment.... que je sois ouvert à Ce Qui arrive. 

Illustration avec cette contemplation illustrée de  30 minutes réalisée hier: 
  • ce regard qui dans un paysage discerne couleurs, formes, mouvements, lumière, perspectives...
  • j'ai ouvert mes oreilles aux roucoulades des pigeons, pépiements des autres oiseaux, bruissement du vent dans les feuilles, froissement de l'herbe ou des graviers sous mes pieds....
  • je sentais ce vent qui simultanément éveille ma peau par ses caresses, apporte cette odeur  et saveur de terre/herbe du soir.
  • je sentais mon corps, bouger, marcher, se reposer en accord avec cette plongée dans la Beauté... je respirais dans cette splendeur


Que l'énergie de la Vie me pénètre. 





J'étais ouvert et plus affiné pour tous les autres plaisirs, tous, de la Vie.


Cette forme de méditation peut certes s'appliquer à une présence à la nature, mais également à une contemplation d'une peinture, à une écoute d'une musique, et peut s'appliquer à un texte dont on visualise, écoute, touche, sent la scène

jeudi 21 juillet 2011

La Vie nous "en-bous-cule"... pour vivre en "face à face".

J’ai souvent eu le sentiment, c’est également mon expérience, que je vivais ma vie comme « marchant à reculons », attaché à du passé, à des préceptes enseignés et avalés sans discernement, à des réflexes/habitudes, tout cela codé tellement profond que cela m’apparaissait comme vérité. Je me suis parfois révolté contre ces conditionnements, ma révolte même me nouait encore plus à ces formatages. La vie pourtant me tirait vers d’autres expériences, d’autres façons de voir. C’est exigeant et déstabilisant de se convertir, surtout d’assumer les choix en accord avec sa vision, de marcher, seul. De marcher en marche avant, en faisant face.
Ainsi ce qui me frappe, c’est que nous ne comprenons rien à la Vie ou aux règles fondamentales/essentielles, ontologiques qui la régissent, aveuglés par toutes les morales instillées par notre « éducation », qui nous jette dans des possessions, des consommations, des frimes, nous coupant de la Vie. Nous marchons en aveugle. Heureusement, la Vie ne lâche pas, ne nous lâche pas, elle nous surprend toujours, nous secoue, parfois à travers des épreuves dures : il faut malheureusement qu’elle nous «en-bous-cule» pour que nous comprenions et que nous sortions enfin des seins maternels, des consommations/ersatz de tout genre et que nous fassions les choix en accord avec la vie et non des choix de survies timorées.
Ne rien comprendre est-ce une constante? Certains même, mode ! , en font une sagesse fainéante du « je sais que je ne sais rien ». Je crois plutôt que être obligé de chercher et comprendre par soi-même , après avoir été en-bous-culé est une règle de vie. Et maintenant « je sais ». J’en témoigne.
Dans la bible, nos parents, frères et sœurs symboliques qui nous parlent de l’existence, n’ont systématiquement, dans un premier temps du moins, rien compris à ce qui leur arrivait et pourtant à chaque fois la Vie/Dieu lui-même leur avait dit et parlé :
  • Adam et Eve n’ont pas compris l’intérêt et la nécessité vitale qu’il y avait à être chassé du paradis terrestre, pour enfin assumer leur vie : une règle ontologique est qu’il faut quitter père, mère, lieu d’origine pour aller vers le pays que soi même on définit : ils ont vécu cela comme une punition ! d’un dieu méchant qui les aurait puni. Lecture fréquente par de nombreuses personnes. Heureusement que ces gens là rejettent violemment ce dieu là, ce dieu punisseur ! 
  • En plus dieu sadique car effectivement il les met devant ce qui apparaît comme une contradiction : « de tous les arbres tu mangeras… mais des fruits de cet arbre là tu ne mangeras pas ». Quoique je fasse : je suis « piégé » « baisé ». Génie de la Vie (de Dieu) qui pour nous rendre libre nous met face à ce qui apparaît comme une contradiction alors qu’il s’agit d’un paradoxe qu’il faut dépasser pour faire son propre choix. Sinon nous ne pouvions qu’ obéir ou être en révolte, rester des enfants, mais certainement pas devenir des êtres autonomes, divins. (l’Eglise d’ailleurs nous maintient « enfants » : ne se définit-elle pas comme la « sainte mère l’église » !) Message éblouissant de la vie. Fais ton choix. Si tu ne fais pas les choix, effectivement les malheurs vont arriver. Il ne s’agit pas d’une menace, d’une punition, mais d’un constat et d’un avertissement. Convertis-toi et marche en face à face. 
  • Adam et Eve n’ont pas plus compris l’un des sens de l’interdiction de manger le fruit, pour que leur « Je » ne meure pas, pour que leur personne humaine ne meure : nous ne pouvons « consommer » l’autre, ou être consommé par l’autre, nous sommes provoqués à créer une relation d’Amour dans la différence non seulement acceptée mais dansée. Mange l’autre par ta volonté de le dominer ou de le posséder ou de le formater ou de… et tu mourras (à moins de muter et de te convertir : autre sens du mot mourir) ; là aussi il ne s’agit pas d’une menace mais d’une loi fondamentale de VIE. 
  • Caen n’a pas compris et pourtant Dieu lui a parlé en direct qu’il avait le choix de la vie en dialoguant avec son frère au lieu de le tuer et en développant ses propres talents au lieu d’être jaloux de ceux des autres… 
  • Noé qui pourtant pendant 40 jours était isolé dans cette nouvelle matrice d’eau, en compagnie de tous ses animaux aurait dû comprendre et bâtir sur ses dimensions animales pour les intégrer. Il n’a pas trouvé mieux que de maudire le fils, cette dimension de lui, qui lui indiquait qu’il était saoul et à poil ! 
  • Les gens de Babel qui voulaient supprimer toute différence et ne vivre que la fusion du nous, n’ont pas compris le cadeau que la Vie leur faisait en les séparant par des langages différents : ils commencèrent à se détester au lieu de s’enrichir et s’épater par les différences. 
  • Ensuite l’Eglise n’a rien compris la plupart du temps dans ses interprétations dogmatiques avec des péchés originels dont on ne sait d’où ils sortent ! A moins que sagesse suprême : l’Eglise nous « enferme » volontairement, consciemment, non pour que nous nous révoltions contre elle, car ce serait encore dépendre d’elle, mais que nous la quittions en vivant notre propre chemin. J’ai quitté cette et ces églises : je trace mon chemin, avec mes mots, ma parole dite au risque de ma vie. En marche. J’ai cette prétention, et j’ai même la prétention de témoigner de ce non chemin, car il n’est pas tracé d’avance. 

je choisis de louer la différence et la cultiver …à la suite de Babel 

je choisis d’accepter mes limites que la vie me pointe et les laisser creuser en moi… à la suite de Noé 

je choisis d’ apprendre à apprécier le bonheur de l’autre au-delà de toute jalousie… à la suite de Caen 

je choisis de sortir des paradis et matrices diverses pour vivre, car maintenant définitivement sorti du sein de ma mère, je ne peux en créer des factices au risque de crever, inhumain et créer un monde d’inhumains… à la suite d’Adam et Eve 

je choisis de vivre la relation où je ne dévore pas l’autre pour enfin créer un monde d’Amour… dans la différence homme/femme dansée…à la suite de Adam et Eve 

je veux entendre différemment ces messages si forts et mythiques de nos ancêtres, pour en les écoutant, prolonger leurs pas. 


Nous avons le choix : 
  • se vivre condamnés à marcher à reculons dans la vie, parce que nous nous cramponnons à des sornettes répétées, qui parce qu’elles sont répétées par une multitude prendraient apparence de vérité. La Vie nous en-bous-culera » Certes, la richesse du monde (fric, gloire, corps sculpté et bronzé) donnera l’illusion d’en-bous-culer les autres ! 
  • Ou alors choix, seule aventure réelle, se bâtir, marcher dans cet espace où il n’y a pas de chemin car de toute façon il n’y a pas de route.. là il faut avoir le courage de regarder les étoiles que la vie offre…et …. A chacun de créer. 

« Ne demande pas ton chemin à quelqu’un qui le connaît, tu risquerais de ne pas te perdre » , disait un Rabbi fameux du 18ème siècle.
Vive les pertes de soi pour des découvertes et des échanges en Amour.