mardi 16 août 2011

Assomption ?

Tympan de l'un des 5 portails de la Cathédrale de Bourges: il illustre la mort de Marie, mère de Jésus qui monte directement au paradis. (cliquez sur cette photo pour l'agrandir) 


Quel peut être l’un des messages symboliques de cette fête : l'Assomption de la "Vierge Marie" ?   Elle commémore le passage au "ciel",  directement, sans passer par l’étape "tombeau". Folie? Idiotie? Conte d'enfant?  (pas plus que  les réincarnations, dont est "issu" ! le Dalaï Lama tant apprécié dans notre société!)

Je vous livre ma lecture symbolique de cette commémoration. Accrochez vous !

Souvent l’on dit que « la vie prépare à la mort »… ou disons cela autrement, la qualité de notre mort dépendra de la qualité de notre vie. La qualité de ce « passage », autre naissance vers ?...  est fortement liée à la qualité de la personne que nous avons bâtie. (Cela j’ai pu le ressentir en accompagnant des mourants lors de ce passage.)
Sur les tympans de nos cathédrales, nous retrouvons régulièrement les 3 formes de passage par la mort, dans notre culture : 
  • la  Résurrection du Christ, 
  • l’Assomption de la Vierge Marie, 
  • le Jugement Dernier.  (cf photos à la fin de ce message)


(3 formes très bien illustrées sur les 3 portes de la collégiale de Mantes la jolie, malheureusement complètement défigurée lors de la révolution.)
La forme ou qualité du passage dépend donc du degré d’humanité que nous avons construit dans notre vie.
Notre personne est appelée à se développer dans ses deux dimensions: "humain/mâle/ciel" qui « ensemence » la terre,  et "humain/femme/terre" qui fait naître le « fils », notre fils intérieur, notre Personne. Nous sommes ontologiquement/essentiellement mâle et femelle,  Homme et Femme.  
Cette dimension « homme/femme, femme/homme s’acquiert par le combat avec nos « limites, envies, besoins, désirs…. pour utiliser un langage moderne » ou satan/démon pour utiliser une terminologie symbolique. Un point clef  central de notre vie est l'affrontement, le combat avec nos démons. Ceux que nous appelons nos démons, nous en avons fait des ennemis, alors nous nous épuisons, ne développons pas nos qualités humaines, les dilapidons;  or il s'agit de faire de nos  démons, des «sparring partner» qui, comme dans la boxe, ont l’objectif de développer nos qualités en s'opposant à nous. C'est ainsi que je perçois cette sculpture sur le tympan de la cathédrale de Bourges. Admirable ! Quelle sera l’issue de ce combat : bouffé par le démon, ou transformé par ce combat assumé ?

Finalement, conforté ou laminé par ce combat nous serons face à ce passage de la mort :la qualité de cet affrontement, avec nos limites à transformer en énergie,  nous fait humain; ou alors ce démon ennemi et non allié nous a  tué, nous devenons "fantôme" (actuellement des séries télévisées très prisées jouent sur cette dimension). 


Nous retrouvons nos 3 formes de passage par la mort: 
  1. La résurrection du Christ symbolise le passage par la mort dans notre dimension « mâle », par l’engagement conscient, au risque de sa vie, sans transiger avec ses valeurs (cf message sur la semaine sainte, en avril.)  
  2. l'Assomption de la Vierge  symbolise le passage par la mort dans notre dimension féminine de création du « fils de la Vie »  que nous avons tous à créer.   La prière à la Vierge si traditionnelle le dit bien : « je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est bénie. » Je lis cette prière: "salut dimension féminine en moi, pleine de grâce, la Vie est avec moi, et je suis béni, dans ma dimension "femme". Le fils de la VIE que j’ai développé en moi est béni.
Et d’ailleurs cette prière se termine sur une préparation à la mort : "Sainte Marie, mère de la Vie, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen."

Ainsi symboliquement, sans nécessairement en saisir la forme que cela prendra 3 modes d’approche de la mort sont pointés : pour une résurrection, pour un passage direct à l’éternité ou alors: 


3. 3 ème forme pour un jour de jugement, jugement dernier après un temps d’attente et passage par le tombeau pour la résurrection à la fin des temps.  Dans la mesure où je n’ai pas accompli mon humanisation je suis appelé à la continuer, au delà…  c’est là où s’origine réellement le sens des « fantômes » (dans d'autres cultures : réincarnations, âmes des ancêtres non encore entrés au paradis, ou aussi ce que l’on appelle le purgatoire, temps d'attente et de maturation) 

tympan du "jugement dernier" à Bourges.

je trouve particulièrement fort le symbole de ces démons avec des sexes, estomacs de nos émotions transformés en têtes:  lorsque les dimensions de nos vies deviennent "adorées/personnifiées"!

entrée au "paradis" symbolisée par Abraham qui reçoit nos "âmes"...



Mon choix personnel est clair: je suis profondément engagé, depuis maintenant plus de 50 ans, à bâtir mon humanité... je veux vivre ce moment de passage par la mort, le plus consciemment possible... passage incontournable et seul évènement sûr de nos vies, pourtant paniquement fui dans notre société ! 

lundi 1 août 2011

Technique de Méditation: Contemplation avec les Sens.

Méditer... plusieurs pratiques sont possibles. En voici une simple: "contempler avec les sens"; Chaque moment est provocation à l'émerveillement, stimulation de tous nos sens.

Avant de méditer, 
  1. Se fixer le temps que l'on destine à cette pratique... (de 10 minutes à ...1 heure.) et se tenir à ce temps, quoiqu'il arrive!
  2. Décider de l'endroit, de l'espace dans lequel situer ce moment d'ouverture à la Vie.
  3. Se mobiliser par une prière "préalable". Celle que je formule est : que toute mon intelligence, imaginaire, sagesse, volonté, et mon corps se mobilise au service de ce moment.... que je sois ouvert à Ce Qui arrive. 

Illustration avec cette contemplation illustrée de  30 minutes réalisée hier: 
  • ce regard qui dans un paysage discerne couleurs, formes, mouvements, lumière, perspectives...
  • j'ai ouvert mes oreilles aux roucoulades des pigeons, pépiements des autres oiseaux, bruissement du vent dans les feuilles, froissement de l'herbe ou des graviers sous mes pieds....
  • je sentais ce vent qui simultanément éveille ma peau par ses caresses, apporte cette odeur  et saveur de terre/herbe du soir.
  • je sentais mon corps, bouger, marcher, se reposer en accord avec cette plongée dans la Beauté... je respirais dans cette splendeur


Que l'énergie de la Vie me pénètre. 





J'étais ouvert et plus affiné pour tous les autres plaisirs, tous, de la Vie.


Cette forme de méditation peut certes s'appliquer à une présence à la nature, mais également à une contemplation d'une peinture, à une écoute d'une musique, et peut s'appliquer à un texte dont on visualise, écoute, touche, sent la scène